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Comment différencier les types de maintenance en exploitation nucléaire ? #Décryptage

La maintenance est un très vaste sujet, Julien, Président DT320, Référent Technique et Formateur DT320 revient sur les différents types de maintenances et ce qui les distinguent :

  • Maintenance Préventive : exécutée à intervalles prédéterminées ou selon des critères prescrits et destinée à réduire la probabilité de défaillance ou la dégradation du fonctionnement de l’équipement, elles sont essentiellement portées par les EP (pour les EIPS), les PBMP (Programme de Base de Maintenance Préventive) (pour certains EIP et autres équipements) et par la Maintenance Réglementaire (essentiellement pour l’incendie et les Equipements Sous Pression Nucléaire ESPN)

  • Maintenance par Echantillonnage : maintenance préventive basée sur un contrôle approfondi d’un échantillon de matériels (témoins) pour éviter la visite de la totalité des matériels

  • Maintenance Programmée : maintenance préventive exécutée selon un calendrier préétabli

  • Maintenance Systématique : maintenance programmée sans contrôle préalable de l’état du matériel

  • Maintenance Conditionnelle : maintenance préventive basée sur une surveillance du fonctionnement de l’équipement et/ou des paramètres significatifs de ce fonctionnement intégrant les actions qui en découlent. Elle recouvre les activités de surveillance en fonctionnement y compris les EP, les rondes, les inspections externes, les contrôles (exemple des END) et les visites de matériels

  • Maintenance Prévisionnelle : maintenance conditionnelle exécutée en suivant les prévisions extrapolées de l’analyse et de l’évaluation des paramètres significatif de dégradation de l’équipement

  • Maintenance Corrective : maintenance exécutée après détection d’une panne et destinée à remettre un équipement dans un état dans lequel il peut accomplir sa fonction requise

  • Maintenance d’Urgence : maintenance corrective exécutée sans délai après détection d’une panne afin d’éviter des conséquences inacceptables

  • Maintenance Différée : maintenance corrective qui n’est pas exécutée immédiatement après la détection d’une panne, mais retardée en accord avec les règles de maintenance données

  • Maintenance de Routine : activité élémentaire de maintenance régulière ou répétitive qui ne requière généralement pas de qualification, autorisation ou outils spéciaux (exemple du nettoyage, resserrage de connexions, remplacement de connecteur, contrôle de niveau liquide de lubrification, etc.)

  • Maintenance Exceptionnelle : elle peut être opérationnelle ou anticipative :
    • Exemple d’Opérationnelle : grandes opérations de maintenance sur un nombre notable de tranches – RGV, contrôle des internes de cuve, etc.
    • Exemple d’Anticipative : maintenances pour disposer des parades et stratégies adaptées pour faire face à des évènements potentiels à forts enjeux pouvant affecter les performances du parc

Ensuite, la maintenance sur le matériel en exploitation peut prendre plusieurs formes techniques en fonction des besoins (reprise de réglage du CC, appoint d’huile sur une pompe, resserrage de connectiques élec, nettoyage d’échangeurs, etc.).

Il faut ensuite différencier ces matériels en fonction de s’ils sont EIP ou non.

Maintenance ou EP ?

Comme nous l’avons expliqué dans notre article ‘Requalifications Nucléaires = Essais Périodiques du chap IX des RGE ?‘, la maintenance sur les EIPS est portée essentiellement par le chapIX des RGE, aussi appelé ‘EP’ (mais également par des contrôles réglementaires). Attention au terme EP qui, ici, dans le nom du chapitre IX des RGE, peut paraitre être un abus de langage étant donné que, comme vu précédemment, la maintenance est un sujet un peu plus vaste. Il aurait pu être judicieux d’appeler le chapIX ‘maintenance’ mais à l’inverse, toute la maintenance n’est pas dans le chapIX.

Mais si on poursuit encore le raisonnement, on note que dans les RGE EPR, un chapitre RGE ‘maintenance’ a bien été créé, en plus du chapIX-EP. Il permet notamment d’intégrer la maintenance des matériels EIPI et EIPR. Pour le parc en exploitation, la maintenance des EIPI et EIPR est portée par le chapIX-EP ou des PBMP existants. Il est également important de noter que le chapIX-EP ne contient donc plus uniquement les EP des EIPS (d’où l’idée d’abus de langage évoqué précédemment, qui vient de l’histoire même du chapIX) mais également la maintenance les EIPI et EIPR, en attendant que les chapitres RGE du parc en exploitation se conforment avec ceux de l’EPR.

Des PBMP à la RASA

Historiquement, les matériels non EIPS, voyaient leur maintenance portée par les PBMP. Cela permettait de faire la distinction entre la maintenance importante pour la sûreté (chapIX-EP), du reste (PBMP). Ce n’est plus le cas depuis notamment l’application de la RASA (Référentiel Sûreté Agression) qui a upgradé environ 10 à 15 000 matériels par tranche en tant qu’EIPS (alors qu’ils ne l’étaient pas avant). Tous ces matériels ont donc historiquement leur maintenance portée par des PBMP (ou des contrôles réglementaires). Plutôt que d’intégrer la maintenance de ces matériels sous un formalisme EP, elle reste sous formalisme PBMP mais ils rejoignent bien le chapIX-EP (dont le nom devient donc de plus en plus trompeur… mais historique).  

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